Sorry

C’était la première fois que je voyais autant de gens de nationalités différentes.

By Riad  |   From : Marseille, France  |   School : College Rosa Parks

En Algérie, je vivais à Tlemcen avec ma mère, mon petit frère, mon grand frère, mes deux grandes sœurs et mon père. Avant que ma mère me dise qu’on allait partir, je le savais : j’avais vu les passeports et on parlait beaucoup de la France. Il y a longtemps que maman voulait venir en France pour vivre ici avec mes oncles et mes tantes parce que leur père, mon grand-père est d’origine française. Quand je lui posais la question, elle me répondait qu’elle ne savait pas mais moi, je savais qu’on allait partir. Elle faisait semblant. Ma mère est déjà venue en France quand elle était jeune mais elle n’est pas restée beaucoup et elle est retournée en Algérie. Mon grand-père faisait souvent des aller retour entre la France et l’Algérie. Il parlait bien français, m’a dit ma mère.

Je suis venu en France avec ma mère et mon petit frère en janvier 2014. Ma sœur voulait rester pour terminer son année d’école et mon père n’avait pas de visa. Mon grand frère et mon autre grande sœur sont restés en Algérie. Ils veulent venir en France mais on leur refuse leur visa parce qu’ils sont majeurs. Mon frère travaille, il construit des tables et ma sœur étudie à la faculté.

J’étais d’accord pour venir parce que je voulais voir comment était la vie ici, comment était le monde ici. Mais je croyais qu’on allait venir, voir et repartir en Algérie. Quand on est arrivés, on a habité chez mon oncle à Marseille puis il nous a trouvé une maison. C’est lui qui m’a montré le collège qui venait d’être construit. Pendant trois mois, je suis resté à la maison, sans aller à l’école. J’accompagnais ma mère faire les papiers.

Ici, en France, il y a plein de choses qu’il n’y pas en Algérie, comme l’ascenseur et les escalators, les portes automatiques. À Tlemcen, il n’y a pas ça. Je n’avais jamais vu d’avion avant de venir en France. C’était la première fois que je volais : c’était vraiment bien. Même la plage, je ne connaissais pas. C’était la première que je nageais à Marseille. Je ne savais pas non plus me servir d’Internet. Je suis aussi allé à Carrefour : c’était la première fois que je voyais autant de produits, de magasins, de gens de nationalités différentes. Je n’avais pas l’habitude en Algérie parce que je vivais en dehors de la ville, pas loin, mais en dehors. Maintenant, il y a tout ça en Algérie.

Mais en Algérie, il y avait mes amis, les montagnes : il y a une colline à côté de Tlemcen, Lalla Setti et un téléphérique qui monte jusqu’en haut et on voit la ville. Il y a un grand lac aussi avec des pédalos, des espaces pour les enfants, des jeux. Pas loin de Tlemcen, j’allais souvent à pied à la vieille ville de Mansoura. Il y avait un zoo à côté mais les animaux ne se lèvent, ils dorment tout le temps parce qu’ils ont faim. J’aimerais bien retourner vivre en Algérie, mais l’école, là-bas, n’est pas bien parce que les maîtres frappent, je ne voulais pas aller à l’école quand j’étais en Algérie. Et puis, on ne mangeait pas bien à la cantine. Ici, l’école, c’est bien.

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