Ceci n’est qu’une part de mon histoire, l’histoire n’est pas encore finie…
From : Marseille | School : Collège Marie LaurencinJe suis Clayver.
J’ai quinze ans et je vis depuis cinq ans en France dont deux ans à Marseille. Avant cela, je vivais en Guyane française, un département français en Amérique du Sud .
Je suis d’origine brésilienne. Toute ma famille est au Brésil à part ma mère et ses trois frères. Je suis arrivé à Marseille pendant l’été 2013. Après, on est partis à Saint Nazaire en pays de La Loire où on a vécu pendant huit mois. Le plus difficile a été de m’habituer au froid et à la culture française. Pendant que je vivais à Saint Nazaire, ça a vraiment été difficile pour moi au niveau du froid : je n’aimais pas du tout le fait d’être toujours tout plein de vêtements. Après, j’ai ressenti le manque de mes amis et de ma famille laissés en Guyane. Ici, les personnes ne se parlent quasiment pas, elles ont tous un air supérieur et se croient supérieures aux autres.
Lorsque je suis retourné à Marseille, ça a été encore différent. J’ai dû m’habituer à la culture marseillaise et aux immigrés arabes qui habitent Marseille.
Au collège, ça a été difficile pour moi par rapport à mes habitudes qui sont totalement différentes de celles des marseillais de mon collège : la façon de m’habiller, ma façon de parler, la religion. Ils sont tous musulmans dans mon collège alors il y a des sujets que j’évite.
Quand on a quitté la Guyane, ma famille et moi-même avons dû tout laisser :maison, amis, famille, et la danse… La danse était la façon que j’avais de me soulager de ma peur, de mes angoisses, c’était le moyen dont je disposais pour me rendre heureux.
Rien pour moi n’a jamais été facile.
Tout d’abord avec mon père, je suis totalement différent de lui. J’ai toujours été élevé par ma mère, il a toujours pensé que je ne serai pas une bonne personne et m’a toujours traité avec mépris. Pour lui, tout ce que je faisais n’était jamais assez bien. Mais je l’aime quand même…
Ensuite, lors de notre arrivée à Marseille, on a eu beaucoup de difficultés. Parfois, on avait de la nourriture pour une semaine, puis la semaine d’après, on ne savait pas ce qu’on allait manger. Je ne sais pas combien de fois ma mère est restée sans manger pour nous donner sa part, à moi et à mes deux petits frères.
Depuis ce jour, je me suis dit que j’allais réussir. Non pour moi, mais pour elle. Je veux un jour avoir tout ce que j’ai envie d’avoir, mais l’avoir avec mon argent et mes efforts.
Ceci n’est qu’une part de mon histoire, l’histoire n’est pas encore finie et ne le sera pas tant que je n’aurai pas atteint mon but, avoir mon diplôme et aider ma mère. »