Sorry

Enfantin

From : Arles, France  |   School : College Frederic Mistral

A l’époque, j’ai 8 ans, je suis l’aîné d’une sœur de 6 ans et d’un frère de 2ans. Mon père est Cambodgien, ma mère Italienne et Française. Je suis donc métis, du coup, à l’école mes camarades de classe me dénigrent. Ils me laissent seul dans mon coin, ça me rend triste, je n’ai plus envie d’aller vers les gens.

En plus de ça je suis considéré comme un nul car j’ai toujours des mauvaises notes. Ce qui m’énerve le plus c’est quand mon père me compare à ma petite sœur en disant qu’elle est plus intelligente que moi. Mes parents ont décidé que je prenne des séances d’orthophonie et de psychologie. Chez le psychologue je parle énormément, je me pose beaucoup de questions sur le monde qui m’entoure, sur les personnes qui m’entourent et surtout sur moi.

Je n’assume pas du tout mon physique de « chinetoque ». De plus, j’angoisse sur la possibilité que ma mère décède d’une façon improbable. Les soirs où elle part voir ses amis, je me mets à pleurer et je m’accroche à son bras ou sa jambe. J’angoisse aussi de ma mort, du fait que tout peut s’arrêter à n’importe quel moment par accident ou bien par… je n’ose plus m’endormir, de peur de mourir dans mon sommeil.

J’ai maintenant huit ans et demi et je me renferme, me barricade dans ma chambre pour ne plus en sortir. Ce jour, pris de colère, je décide de m’enfuir de chez moi. C’est un doux soir d’été, je mets dans une valise des bouteilles d’eau, des gâteaux, quelque habits, ma couette que j’ai enroulé dans un sac de couchage avec mon coussin. Ensuite je passe devant mes parents qui regardent la télé en insistant pour qu’ils remarquent. Mon père m’aperçoit et s’approche de moi m’arrache les valises des mains, puis me demande d’un sourire crispé: «  Tu comptes aller où comme ça ! ? ». Je réponds par un long sanglot. Je ne m’en rend pas compte mais mes actes blessent mes proches, en particulier mes parents. Je veux juste leur prouver que j’existe.

J’ai 14 ans. Cela fait aujourd’hui 6 ans que je fait de la danse. J’adore ça, je voudrais en faire mon métier. Le fait de passer au collège de rencontrer de nouvelle personne et d’être dans la classe théâtre m’a fait passer un cap. Et c’est avec mes amis que je me suis totalement assumé. Depuis j’aime aller vers les autres, leur parler, les comprendre. Pour ce qui est de la mort je suis obliger de l’accepter, de toutes façons c’est comme ça pour tout le monde depuis toujours. Si j’ai quelque chose a vous recommander c’est de profiter un maximum de la vie parce qu’elle est courte, et de ne pas trop faire attention aux détails.

Leave a Comment

You must be logged in to post a comment.